Jean-Marc Sereni, Président du MEDEF Seine-et-Marne

« La qualité de l'accompagnement fait vraiment la différence »

Quelles sont les lignes de force de la vie économique sur le territoire de Sénart et, plus largement, dans le cadran sud-est parisien ? 

Je veux d’abord dire que l’EPA Sénart a accompli un véritable tour de force avec, notamment, le Carré qui est un coeur de ville et qui attire sur le territoire des entreprises diversifiées. Le fait d’avoir un centre d’enseignement, avec l’Icam, et une vraie accessibilité avec les axes routiers franciliens vers Paris et vers l’Europe est essentiel. Il y a la ligne de force de la logistique et du e-commerce, qui sont deux portes d’entrée différentes sur un grand secteur, avec, aujourd’hui, une diversification vers des PME et des TPE, moins consommatrices d’espace – mais créatrices d’emplois et de valeur ajoutée. Cette diversification rend l’expansion économique plus solide. Le cadran sud-est s’affirme. Marne-la-Vallée a formé une première polarité à l’est mais aujourd’hui l’axe Évry-Sénart-Melun-Villaroche se renforce. L’apport de l’EPA Sénart est tout à fait important dans cette structuration, il le sera aussi pour le développement de Villaroche.

Quelles sont les attentes des entreprises vis-à-vis de l’aménageur ? 

Ce qu’attendent les entreprises c’est de la clarté et de la simplicité. Leurs préoccupations recouvrent deux aspects essentiels : la continuité de service pour leurs clients, la qualité de travail pour leurs collaborateurs. Souvent, avec la meilleure volonté du monde, on a du mal à se repérer. La qualité de l’accompagnement fait vraiment la différence avec, idéalement, un interlocuteur référent unique qui simplifierait l’accès au territoire et à ses services, transports, enfance, loisirs, etc. Les entreprises ont la volonté de participer au développement économique du territoire. On voit bien qu’il ne sera bientôt plus possible de vivre loin du lieu où l’on travaille, pour des raisons de
fatigue, bien sûr, mais aussi environnementales et économiques. L’entreprise a besoin de s’insérer dans un environnement palpable, un bassin d’emploi, de compétences, de vie culturelle aussi, un territoire équilibré. 

Justement, quelle part les entreprises doivent-elles ou peuvent-elles prendre à la coconstruction urbaine ? Pour quels bénéfices collectifs ?

Le MEDEF se bat pour le logement. Quand une entreprise apporte 80 emplois, elle vient avec des besoins de formation. Elle a donc besoin de logements étudiants pour les jeunes en alternance et elle a besoin de logements et d’équipements pour les familles de ses salariés. J’appartiens au Conseil d’administration de 3F Seine-et-Marne,
cela nous permet de réfléchir directement à une offre d’habitat qui intègre les demandes des entreprises d’ici à 5 ans sur le territoire. Le logement est donc un sujet au premier chef mais il y a également les infrastructures de transport et de mobilité, les commerces et les services, ce qui inclut l’offre académique, culturelle, sportive, de loisirs. La ville doit être mixte. Par exemple, moi-même qui n’étais pas convaincu de l’intérêt d’un théâtre sur le Carré, je mesure à présent l’apport pour l’attractivité du territoire d’une offre culturelle qui fédère et fidélise son public.

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