Trois questions à Aude Debreil sur le succès de Carré Sénart

Aude Debreil, Directrice générale de l'EPA Sénart

Comment expliquez-vous le succès de Carré Sénart ? Qu’est-ce qui rend la ZAC toujours attractive ?

« Carré Sénart est un lieu très particulier. Au-delà d’un centre commercial, c’est également un shopping parc, un pôle de vie culturelle, de loisirs, d’enseignement, de santé et un lieu de promenade. C’est une des centralités majeures de l’agglomération Grand Paris Sud, promise à d’importants développements. En 2002, la zone fut inaugurée sur un écrin de verdure, un nouveau lieu de destination qui pouvait donner une identité à la ville nouvelle. Aujourd’hui, elle capte des flux importants grâce à son accessibilité via l’autoroute A5, le T Zen et l’éventail de services proposés  : loisirs, sport, culture, restauration, prêt-à-porter, etc. Aucune autre zone aux alentours ne propose cette diversité d’offres commerciales, comparable aux grands centres urbains, dans un environnement paysager aussi qualitatif. La crise sanitaire ayant entraîné des fermetures administratives, les visiteurs ont eu besoin de renouer avec la sociabilité, d’aller au restaurant, au cinéma et de faire des achats. »

Quel est le rôle d’un aménageur public dans la gouvernance d’une telle zone commerciale ?

« Nous travaillons à trois   : Unibail-RodamcoWestfield sur le centre commercial, la Communauté d’agglomération Grand Paris Sud, et l’Établissement Public d’Aménagement qui est propriétaire des espaces publics et aménageur de la ZAC. Le dialogue est permanent, et nous relayons les attentes de l’État : les cessions foncières sont assorties de cahiers des charges de cession garantissant dans le temps la conformité des projets avec l’ambition du Carré Sénart et son aménagement qualitatif. Aussi, nous investissons sur le Carré, en tant qu’aménageur, pour préserver la qualité des espaces publics et permettre aux porteurs de projets, comme Unibail-Rodamco-Westfield, de les faire advenir. Il y a un intérêt commun à ce que le lieu soit le plus qualitatif possible. »

Quel regard portez-vous sur l’avenir des zones commerciales de périphérie  ?

« De plus en plus, les gestionnaires adossent une offre de loisirs à l’offre commerciale, avec une attention toute particulière au parcours client. Cela nous a conduits à réaliser des circulations douces pour mieux relier le Carré Sénart aux communes environnantes. Par ailleurs, les attentes des visiteurs changent au fil des évolutions sociétales, notamment le caractère vertueux des zones sur le plan environnemental. Les investisseurs doivent suivre cette tendance et accompagner la transition écologique. Les enseignes s’adaptent également au e-commerce, en développant des plateformes digitales en même temps que le point de vente physique. Les acteurs doivent aller dans le sens d’un renouvellement de l’offre et des aménagements de plus en plus vertueux d’un point de vue écologique. »

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